NOUVEAUX STANDARDS AMERICAINS DE SECOURISME Partie I

Publié le par GUILLAUME Denis

TRADUCTION DES STANDARDS AMERICAINS 2005
POUR LES URGENCES CARDIOVASCULAIRES


Denis GUILLAUME
Instructeur de Secourisme
Partie de mémoire de Master II
Ingénierie Formation INSEP 2006
        zembla@bigpond.net.au

Avertissement :
•    ces recommandations ne sont applicables qu’aux Etats-Unis uniquement
•    l’auteur ne peut être tenu responsable de l’interprétation qui est faite de la traduction

RECOMMANDATIONS POUR L'URGENCE CARDIOVASCULAIRE

Eclairage sur le guide pratique de l'Association Américaine pour le Cœur (AHA), à propos de la réanimation et des secours d'urgence cardio-vasculaire.

    Ce guide de recommandations regroupe les changements contenus dans le guide pratique pour la réanimation cardio-pulmonaire et les urgences cardiaques publié le 13 décembre 2005, en provenance du périodique AHA Circulation.

    Cette édition de recommandations ne remplace pas le guide 2005 AHA pour la RCP et l'ECC (Emergency Cardiovascular Care). Cela éclaire les changements majeurs et donne des retours d'information en détaillant les explications. Cela sera très utile aux formateurs et apprenants durant les formations qui précèderont la mise a disposition de nouveaux matériels d'entraînement. Le guide complet 2005 offre aux formateurs et aux cliniciens des détails supplémentaires a propos des  recommandations pour la CPR et l'ECC.

    L’édition des recommandations comprend 3 parties majeures qui relèvent de la formation AHA ECC.

1.    modifications majeures affectant tous les secouristes
2.    changements pour les secouristes bénévoles en RCP
3.    modifications pour les soins médicaux de base et ceux plus élaborés

    La première partie (modifications majeures affectant tous les secouristes) porte un éclairage soutenu sur les plus importantes nouvelles recommandations qui affectent toutes les formations (exceptée la réanimation du nourrisson) et tous les secouristes. La partie CPR pour secouristes bénévoles s’adresse aux formateurs et aux participants des formations de base, incluant les premiers secours.
    La partie concernant les soins médicaux comprend des informations sur les procédures d’évaluation à partir duquel ce nouveau guide est basé. C’est un éclairage sur les changements majeurs qui concernent le BLS (Basic Life Support), l’apport de soins médicaux tels que la défibrillation, le suivi cardiovasculaire, les syndromes coronariens aigus, la congestion cérébrale, la réanimation pédiatrique et la réanimation néonatale.
    La partie HCP comprend beaucoup plus de détails sur les nouvelles recommandations que dans la partie sauveteurs bénévoles.
    L’édition de ces recommandations ne contient aucune référence sur les études réalisées auparavant. Pour plus de détails, voir l’édition 2005 AHA pour la réanimation cardiopulmonaire, et les urgences cardio-vasculaires.
Les algorythmes et informations relatives aux médicaments des recommandations 2005 sont également inclues dans le manuel 2006 des urgences cardio-vasculaires.

L’enjeu : simplifier les formations et améliorer l’efficacité

    On estime que les troubles coronariens sont responsables de 330.000 décès chaque année, sans compter ceux des services hospitaliers de réanimation américains.
La plupart des gens acceptent ces statistiques comme une estimation de la fréquence d’arrêt cardiaque soudain, en secteur non hospitalier. Cette estimation est cependant incomplète. Jusqu'à présent l’arrêt cardiaque inopiné n’est pas rapporté comme un évènement distinct pour les centres nationaux de contrôle et de prévention, du moins dans leur statistiques nationales. Lorsque les centres de prévention et de contrôle commenceront a enregistrer ces arrêts cardiaques, nous aurons une meilleure compréhension de l’incidence de cette cause majeur de décès et de l’impact des interventions.
    Beaucoup de victimes d’arrêt cardiaque ont des signes de fibrillation ventriculaire a certains points de leur attaque. Le traitement de la fibrillation ventriculaire requiert une CPR précoce et la délivrance d’un choc électrique avec un défibrillateur. La haute qualité, l’efficacité de la CPR des témoins peut doubler ou tripler le pourcentage de survivants a un arrêt cardiaque. Malheureusement moins d’une victime sur trois reçoit la CPR d’un témoin et beaucoup moins encore reçoivent une CPR de haute efficacité. L’objectif majeur des recommandations 2005 pour la CPR et les Urgences Cardio-Vasculaires et tous les changements dans le matériel de formation de l’AHA est d’améliorer la survie après un arrêt cardiaque, en augmentant le nombre de victimes qui recevraient précocement une CPR de haute qualité.

    La survie après un arrêt cardiaque hors milieu hospitalier approche les 6,4% ou moins, selon la plupart des rapports en provenance des Etats-Unis et du Canada.

    De multiples facteurs contribuent a ce faible taux de survie et chacun d’eux peut être difficile à contrôler dans les études cliniques non hospitalières. De nombreuses études utilisent des critères raccourcis pour leurs statistiques, tels que « retour de la circulation spontanée de la victime lors de son admission a l’hôpital », plutôt que des critères plus élaborés comme « état neurologique indemne a l’admission dans l’hôpital».
    Ces variations dans les critères font qu’il est difficile de juger si les résultats d’une étude sont applicables pour tous les patients ou victimes pour tous les systèmes d’urgence. En dépit de ces engins, la recherche en réanimation doit faire beaucoup d’efforts pour identifier les traitements médicaux et procédures qui augmentent le nombre de patients qui quittent l’hôpital en vie avec des fonctions cérébrales normales.
    Certains programmes de formation de secouristes bénévoles ont rapportés de très bons taux de survie a un arrêt cardiaque, parce qu’ils pratiquent précocement une CPR et une défibrillation en utilisant un DSA qui peut être utilise par des secouristes bénévoles entraînés. Ces programmes de formation pour secouristes peuvent servir de modèles pour améliorer les réponses à l’arrêt cardiaque pour d’autres groupes de secouristes. L’Association Nord Américaine pour l’Accès a la  Défibrillation a montré que les programmes de formation des secouristes bénévoles en équipe amélioraient la survie des victimes avec fibrillation ventriculaire reconnue.
De plus, les secouristes et premiers sauveteurs utilisant CPR et AED dans les aéroports et casinos, ainsi que les agents de police ont rapportés des taux de survie pour des fibrillations ventriculaires reconnues, de plus de 49 a 74%. Ces programmes nous apprennent l’importance de la réponse pratique et planifiée d’une formation de secourisme.


CHANGEMENTS MAJEURS DANS LES RECOMMANDATIONS EN 2005 :

  • importance accordée et recommandations d’améliorations, pour l’exécution des compressions sternales
  • un seul ratio compression / ventilation pour tous les secouristes isoles pour toutes les victimes (sauf le nouveau-nés)
  • recommandations concernant les insufflations, qui doivent être données en moins d’une seconde et doivent produire une élévation visible de la poitrine
  • une nouvelle recommandation pour que les décharges ou chocs électriques suivis immédiatement par une CPR, soit utilises comme tentative de défibrillation, lors d’un arrêt cardiaque avec fibrillation ventriculaire. Les contrôles doivent être effectués toutes les 2 minutes.
  • L’approbation de la recommandation ILCOR 2003 pour l’utilisation d’un AED (Automatic External Defibrillator) pour les enfants âgés de 1 a 8 ans. Il faut utiliser alors un système de réduction de la dose de courant délivrée si celui-ci est disponible.
    Cette partie présente un aperçu des principaux changements. Les changements sont aussi discutés dans les paragraphes pour secouristes bénévoles et personnels hospitaliers.

Importance de l’efficacité des compressions sternales

2005 (nouveau)
    Des compressions sternales efficaces produisent un réel flux sanguin durant la CPR. Le guide de recommandations décrit les choses suivantes à propos des compressions sternales durant la CPR :

  • Pour effectuer des compressions sternales efficaces, tous les secouristes doivent « appuyer fort et appuyer vite ». Comprimer la poitrine a un rythme de 100 compressions par minute pour toutes les victimes (exceptés les nouveaux-nés)
  • Permettre a la cage thoracique de revenir en position complètement normale, et utiliser approximativement les mêmes temps de compressions que de relâchement.
  • Essayer de limiter les interruptions lors des compressions sternales. A chaque fois que vous arrêtez les compressions, le flux sanguin s’arrête.
2000 (anciennement)
    L’accent n’était pas mis sur l’importance de la qualité et du rythme des compressions sternales, l’importance du relâchement complet de la cage thoracique, et la nécessité de minimiser les interruptions entre les compressions.

Pourquoi ?
     Lorsque l’arrêt cardiaque se produit , il n’y a plus de circulation sanguine.  Les compressions sternales créent un petit afflux sanguin vers les organes vitaux, comme le cerveau et le cœur. Plus les compressions sont améliorées (avec un rythme et une amplitude adéquats ainsi qu’un relâchement complet de la cage thoracique), plus le flux sanguin sera meilleur. Les compressions thoraciques qui sont trop petites ou trop lentes n’amènent pas suffisamment de sang aux organes vitaux. Lorsque les compressions sont interrompues, le flux sanguin s’interrompt aussi. A chaque fois que les compressions reprennent, les 5 premières compressions sont inefficaces par rapport aux dernières compressions. Moins il y a d’interruptions dans les compressions, plus les chances de survie de la victime d’un arrêt cardiaque sont importantes.

    Les études concernant les séquences de réanimation actuelles, ont montrées que la moitié des compressions sternales données par des secouristes professionnels sont d’amplitude trop faible et qu’elles sont trop souvent interrompues durant la CPR.
    Les nouvelles données recommandent aux sauveteurs de prodiguer des compressions plus rapides et plus profondes. Elles leur demandent également de minimiser les interruptions lors des compressions.
Il est demande aux sauveteurs de laisser la poitrine revenir en position normale après chaque compression car durant cette phase de relâchement le cœur peut se remplir a nouveau de sang. Si les secouristes ne laissent pas la poitrine revenir en position normale après chaque compression, le flux sanguin sera très réduit  car le cœur n’aura pas eu le temps de se remplir complètement avant la compression suivante. Des informations complémentaires sur les compressions chez les adultes, enfants et les bébés sont données dans le Basic Life Support.


Un ratio universel compression / ventilation pour tous les secouristes isolés

2005 (nouveau)
    AHA recommande un ratio compression / ventilation de 30/2 pour tous les secouristes isolés, et pour toutes les victimes allant du bébé à l’adulte (à l’exception du nourrisson). Cette recommandation s’applique pour tous les secouristes bénévoles et pour tous les professionnels médicaux qui pratiquent la CPR à un sauveteur.
Des informations sur la CPR a deux sauveteurs, une technique pas forcément enseignée pour les secouristes bénévoles, se trouvent dans la troisième partie de « Healthcare, Provider Basic and Advanced Life Support ».

2000 (anciennement)
    Pour la CPR adulte, il était recommandé un ratio compression / ventilation de 15/2. Pour les bébés et les enfants, le ratio était de 5 compressions pour 1 ventilation.

Pourquoi ?
    Les experts scientifiques veulent simplifier les informations relatives a la CPR , de façon à ce que plus de secouristes apprennent, se souviennent et soient performants avec cette méthode. Ils veulent aussi s’assurer que tous les secouristes vont pratiquer des séries plus longues et ininterrompues de compressions cardiaques. Bien que la recherche n’ait pas identifié de ratio idéal compression / ventilation, plus le ratio compressions/ventilations est élevé, plus il y a de compressions effectuées durant la CPR. Ce changement augmente le flux sanguin vers le cœur, le cerveau et les organes vitaux.
    Durant les premières minutes de la fibrillation ventriculaire, la ventilation (les insufflations) n’est pas aussi importante que les compressions cardiaques. Cependant la ventilation est importante pour les victimes qui on fait un arrêt cardiaque suite a une hypoxie et après les premières minutes de n’importe quel arrêt cardiaque.
La plupart des bébés et des enfants victimes de noyades, overdose de médicaments, et traumatismes qui développent un arrêt cardiaque sont hypoxiques. Ces victimes ont de meilleurs chances de survie si elles reçoivent conjointement insufflations et massages cardiaques. Cependant, les compressions sternales (uniquement la CPR) n’étaient pas recommandées par rapport à la méthode classique pour secouristes bénévoles. Les experts ont conclu que la combinaison des compressions et des ventilations donnerait le plus souvent le meilleur résultat pour toutes les victimes d’arrêt cardiaque.
    Pour plus d’informations, voir « CPR pour secouristes bénévoles » et « BLS pour Secours medicalisés ».


Recommandations pour une duree d’insufflation de 1 seconde durant toute la CPR

2005 (nouveau)
    Chaque insufflation doit être donnée en moins d’une seconde (Class IIa). Cette recommandation s’applique a tous les sauveteurs. Chaque insufflation doit élever la poitrine (les sauveteurs doivent voir la poitrine monter). Tous les secouristes doivent donner uniquement le nombre recommande d’insufflations et pas un autre. Tous les secouristes doivent éviter de délivrer trop d’insufflations (plus que le nombre recommande) ou des insufflations qui sont trop amples ou trop fortes.

2000 (anciennement)
    Les insufflations recommandées avec et sans oxygène, faisaient l’objet de très nombreux et différents volumes. Les temps d’insufflations étaient de 1 a 2 secondes.

Pourquoi ?
    Pendant la CPR, le flux sanguin vers les poumons est moindre que la normale, aussi la victime nécessite-t-elle, elle aussi, moins d’insufflations qu’à la normale.
    Les insufflations peuvent être données en toute sécurité en une seconde. En fait, durant les cycles de CPR, il est important de limiter leur temps d’exécution afin de réduire les interruptions de compressions sternales. Les insufflations données durant la CPR augmentent la pression dans la cage thoracique. Cette pression intra-thoracique réduit le flux sanguin qui devrait remplir le cœur et de fait réduit le flux sanguin généré par les autres compressions sternales. Pour toutes ces raisons, l’hyperventilation (trop d’insufflations ou des insufflations de trop grande amplitude) est a proscrire et peut devenir a terme traumatisante car réduisant le flux sanguin généré par les compressions sternales. De plus, ventiler trop fort ou avec un trop grand volume peut causer des insufflations gastriques et des complications.


Tentatives de defibrillation : 1 choc électrique et immédiatement une CPR

2005 (nouveau)
    Lorsqu’ils tentent une défibrillation, tous les secouristes doivent délivrer 1 choc suivit immédiatement par une CPR, qui commence par des compressions sternales. Tous les secouristes doivent vérifier les pulsations de la victime après avoir pratiqué 5 cycles (environ 2 minutes) de CPR. Lorsque les AED auront été reprogrammés par les fabricants, ils permettront aux secouristes de vérifier toutes les 2 minutes le rythme cardiaque.

2000 (anciennement)
    Lors du traitement d’un arrêt cardiaque avec défibrillation, les secouristes délivrent 3 chocs sans aucune CPR entre les chocs. Les secouristes contrôlent avant et après la délivrance des chocs.

Pourquoi ?
    La raison de ce nouveau protocole tient en 3 découvertes :

  1. l’analyse du rythme par des AED classiques, après chaque chocs électriques, prend un délai de 37 secondes ou plus longtemps encore avant la mise en œuvre de la première compression post-choc.
  2. avec la plupart des défibrillateurs disponibles sur le marche, le premier choc élimine la fibrillation ventriculaire dans 85% des cas. Dans le cas ou le premier choc ne suffit pas, la reprise de la CPR est plus efficace que la délivrance d’un deuxième choc.
  3. même si le premier choc supprime la fibrillation ventriculaire, cela prendra plusieurs minutes pour que le rythme cardiaque redevienne normal et plus de temps encore pour que le cœur crée un flux sanguin normal. Une brève période de compressions cardiaques peut amener de l’oxygène et des sources d’énergie au cœur, augmentant la probabilité que celui-ci soit capable de pomper du sang après le choc. Il n’y a pas de preuve que les compressions cardiaques prodiguées immédiatement après la défibrillation provoque une fibrillation ventriculaire récurrente.
    Nous anticipons le fait que les fabricants d’AED vont reprogrammer les appareils pour que ceux-ci soient conformes avec cette recommandation. AHA encourage les fabricants a développer des appareils qui peuvent analyser le rythme cardiaque des victimes sans interrompre les compressions cardiaques.

Nota : on notera qu’au 1er janvier 2006, le standard Néo Zélandais (New Zealand Resuscitation Council Guidelines for resuscitation) recommande la méthode « rapid fire » qui consiste a délivrer le plus vite possible 3 chocs électriques de 360 joules. Les Néo Zelandais le justifient par le fait que les appareils disponibles ne permettent pas d’arrêter la fibrillation ventriculaire sur un simple choc. Apparemment, ces appareils Néo Zelandais sont en grande majorité d’anciens modèles monophasiques. Cette recommandation s’applique dans le cas d’appareils manuels. La méthode du simple choc est possible mais uniquement autorisée avec des AED (Automatic External Defibrillators) biphasiques capables de délivrer entre 200 et 360 joules.


Réaffirmation de la recommandation ILCOR (International Comittee of Resucitation) de 2003

2005 (nouveau)
    Les AED sont recommandés en utilisation pour des enfants à partir de 1 an. Il n’y a pas assez de preuves de leur efficacité ou de leur inefficacité pour des nourrissons de moins d’un an.
    Pour des arrêts cardiaques avec témoins chez les enfants, utilisez l’AED des que possible lorsqu’il est disponible.
Pour les arrêts cardiaques hors milieu hospitalier et sans témoignage des circonstances de leur survenue, utilisez l’AED après 5 cycles (environ 2 minutes) de CPR. Idéalement, les AED devraient prouver avec exactitude et fiabilité, les rythmes cardiaques a « choquer » chez les victimes pédiatriques et devraient être capables également de délivrer la dose correspondante pour un enfant. Beaucoup d’AED sont maintenant équipés pour délivrer de petites décharges a travers l’utilisation de « petits patchs enfants » ou avec un autre moyen similaire permettant de réduire ces décharges. Si vous prodiguez une CPR a un enfant de plus d’un an et que l’AED a disposition n’a pas de « patchs enfants » ou un réducteur de tension de décharge, alors utilisez un AED adulte avec « patch adultes’.
N’utilisez pas des « patchs enfants » ou des décharges pour les enfants sur des adultes victimes d’un arrêt cardiaque.

2000 (anciennement)
    Depuis 2003, les AED sont recommandés pour les enfants victimes d’un arrêt cardiaque et agés de 1 a 8 ans.

Pourquoi ?
    Certains AED ont démontré leurs capacités a reconnaître précisément des rythmes cardiaques pédiatriques « choquables » et certains sont équipés pour délivrer des décharges électriques correspondant à des enfants. Les secouristes ne doivent pas utiliser des patchs enfants ou des décharges électriques pour enfant car une trop faible décharge est insuffisante pour défibriller un adulte.


CPR POUR SECOURISTES BENEVOLES

    Les changements majeurs des Recommandations 2005 sont les suivants =>
  • si le secouriste est seul devant un bébé ou un enfant, il doit pratiquer 5 cycles de compressions et de ventilations (environ 2 minutes) avant de quitter la victime pour appeler un numéro d’urgence (911 aux Etats-Unis)
  • n’essayez pas de libérer les voies aériennes en utilisant une pression sur la mâchoire (subluxation) chez les victimes blessées, préférez la bascule de la tête et l’élévation du cou pour toutes les victimes
  • prenez 5 a 10 secondes (pas plus de 10 secondes) pour contrôler une respiration normale chez un adulte inanimé ou pour la présence ou l’absence de respiration chez le bébé ou l’enfant inanimé.
  • prenez une inspiration normale (et non pas une profonde) avant de pratiquer les insufflations chez une victime
  • chaque insufflation doit durer moins d’une seconde et doit élever la poitrine
  • si la poitrine de la victime ne s’élève pas lorsque l’insufflation est délivrée, améliorez la bascule de la tête et l’élévation du cou à nouveau, avant de pratiquer la deuxième insufflation
  • ne vérifiez pas les signes de circulation. Après avoir insufflé deux fois, commencez immédiatement le massage cardiaque (alternance de cycles de compressions avec les insufflations)
  • aucun enseignement d’insufflations sans celui du massage cardiaque (exception faite pour les insufflations enseignées dans le brevet de secourisme pédiatrique)
  • utilisez le ratio 30:2 pour toutes les victimes
  • pour les enfants, utilisez une ou deux mains pour améliorer les compressions cardiaques et appliquez les compressions sur la ligne médiane des seins. Pour les bébés, comprimez avec 2 doigts sur le sternum juste en dessous de la ligne médiane des seins
  • lorsque vous utilisez un AED vous devrez délivrer un choc suivi immédiatement de la CPR, en commençant par les compressions cardiaques. Le contrôle du pouls sera effectué toutes les deux minutes.
  • Les actions pour l’assistance a une victime choquée (par exemple : obstruction sévère des voies aériennes) ont été simplifiées.
  • Les nouvelles recommandations pour le secourisme ont été développées avec plus d’informations concernant les méthodes à employer pour stabiliser la tête ou le cou chez les victimes de traumatismes du cou.

     Ces changements sont la pour simplifier la formation des secouristes bénévoles et pour augmenter le nombre de compressions cardiaques ininterrompues.
    Plus d’informations à ce sujet apparaissent par la suite. Les changements majeurs résumés plus haut sont détailles dans ce paragraphe pour compléments.


Ce qui NE CHANGE PAS pour les secouristes bénévoles


  • Contrôler la conscience
  • L’emplacement pour le placement des mains sur le thorax chez les adultes
  • Le rythme de compressions cardiaques
  • L’amplitude des compressions pour adultes, bébés, ou enfants (et on notera aussi que l’amplitude de ces compressions n’est plus en inches, mais décrite en 1/3 ou ½ de l’amplitude du thorax)
  • Les âges préconisés pour les bébés, enfants et adultes dans les recommandations qui concernent la CPR
  • Les étapes des actions de secours a personnes pour obstruction des voies aériennes par un corps étranger (FBAO ou Foreign Body Airway Obstruction) pour bebes, enfants ou adultes
  • Préconisations en Premiers Secours (reformulations mineures a propos de la stabilisation de la tête et du cou, pour les victimes de traumatismes)

SECOURISTES ISOLES FACE A UN ENFANT OU UN BEBE

    Les sauveteurs seuls pratiquent 5 cycles de CPR (environ 2 minutes) avant d’appeler un service d’urgence

2005 (nouveau)
    Pour des bébés ou des enfants inanimés, le sauveteur isolé doit pratiquer 5 cycles de CPR (environ 2 minutes) avant d’appeler le 911 et pour l’enfant, avant de rapporter un AED.

2000 (anciennement)
    On enseignait au secouriste bénévole seul face à un bébé ou un enfant inanimé, qu’il devait pratiquer 1 minute de CPR avant de quitter la victime pour téléphoner au 911.

Pourquoi ?
    Chez le bébé ou l’enfant, l’arrêt cardiaque hypoxique est le type le plus courant d’arrêt. Les 5 cycles de 30 : 2 compressions et ventilations ou 2 minutes de CPR apporteront un peu d’oxygène au cœur de la victime et a son cerveau, ainsi qu’aux organes vitaux. Certains bébés et enfants peuvent être réanimés et réagir après cette CPR initiale. Après 5 cycles (environ 2 minutes) le sauveteur seul doit laisser la victime pour aller téléphoner au 911.


VOIES AERIENNES ET INSUFFLATIONS

    Les secouristes bénévoles ne doivent pas pratiquer la subluxation de la mâchoire (Jaw Thrust)

2005 (nouveau)
    Les secouristes bénévoles doivent utiliser la bascule prudente de la tête et l’élévation du cou pour libérer les voies aériennes chez les victimes inanimées même si la victime est blessée par un traumatisme.

2000 (anciennement)
    On enseignait aux secouristes d’utiliser la subluxation de la mâchoire pour ouvrir les voies aériennes des victimes blessées.

Pourquoi ?
    Il est très difficile de libérer les voies aériennes avec la méthode de la subluxation de la mâchoire. De plus, toutes les méthodes de libération des voies aériennes peuvent provoquer des mouvements sur une moelle épinière blessée., aussi la technique de la subluxation ne paraît pas aussi sûre que la bascule prudente de la tête en arrière et l’élévation du cou, chez les victimes inconscientes. Pour simplifier l’enseignement et s’assurer que les secouristes bénévoles arrivent bien à libérer les voies aériennes, on ne leur enseignera que cette dernière méthode.


    Contrôle de la respiration chez les adultes, enfants et bébés

2005 (nouveau)
    Si le secouriste bénévole trouve une victime inanimée, il devra lui libérer les voies aériennes et prendre 5 a 10 secondes (mais jamais plus de 10 secondes) pour contrôler une respiration normale. Si aucune respiration normale n’est présente, le sauveteur devra pratiquer 2 insufflations.
    Face a un enfant ou un bébé, la respiration sera contrôlée 5 à 10 secondes (mais pas plus de 10 secondes) avant de pratiquer éventuellement 2 insufflations.

(l’unique différence réside dans la présence du mot ‘normale’ ou pas)

2000 (anciennement)
    Les secouristes bénévoles vérifiaient la présence ou l’absence d’une respiration normale pour toutes les victimes.

Pourquoi ?
Comme signalé en 2000, les adultes victimes d’un arrêt cardiaque peuvent gasper durant les premières minutes après leur effondrement et les secouristes bénévoles peuvent croire alors que ces gasps sont une respiration. Les sauveteurs doivent traiter les gasps comme une absence de respiration. Les victimes inanimées qui gaspent sont probablement en arrêt cardiaque et nécessitent une CPR.
    Les opérateurs téléphoniques régulateurs, rapportent que lorsqu’ils interrogent les témoins et leur demandent de regarder si la respiration est normale chez la victime, le mot ‘normal’ aide ces témoins a mieux identifier les victimes adultes qui ont besoin d’une CPR.
    Par exemple, lorsque des opérateurs régulateurs demandent aux témoins si la victime respire, ceux-ci répondent souvent oui, même si la victime ne fait que seulement gasper. Si le dispatcher demande si la même victime respire normalement, les témoins répondent non et sont alors capables de reconnaître les victimes qui ont besoin d’une CPR. Il est donc très important que les secouristes bénévoles reconnaissent quand cette CPR est nécessaire.
    Par rapport aux adultes, gasper n’est pas très fréquent chez les bébés ou enfants en arrêt cardiaque.
Pour cette raison, on enseignera uniquement aux secouristes de vérifier si la respiration est présente ou absente. Ils devront être capables de le faire en moins de 10 secondes.


Les secouristes doivent prendre une inspiration normale avant de pratiquer les insufflations

2005 (nouveau)
    Tous les sauveteurs doivent prendre une inspiration normale (et non pas une inspiration profonde) avant de pratiquer le bouche a bouche ou autre manœuvre de ventilation.

2000 (anciennement)
    On apprenait aux sauveteurs de prendre une profonde inspiration avant de pratiquer le bouche a bouche.

Pourquoi ?
    Prendre une profonde inspiration avant de pratiquer les insufflations est inutile. Le secouriste doit être capable de donner une insufflation qui suffise a faire monter la poitrine de la victime sans inspirer profondément préalablement.


Passer chaque insufflation en moins d’une seconde

2005 (nouveau)
    Tous les sauveteurs doivent insuffler (avec ou sans appareils de protection) en moins de 1 à 2 secondes.

2000 (anciennement)
    Il était demande aux sauveteurs d’insuffler en plus d’une a deux secondes.

Pourquoi ?
    Les insufflations peuvent être données en une seule seconde. Plus court sera le temps d’insufflation, plus rapide sera le temps ou les secouristes pourront pratiquer les compressions thoraciques. Des insufflations longues peuvent diminuer le retour sanguin vers le cœur ce qui réduira d’autant son remplissage. Cette diminution entraînera une réduction de la circulation sanguine lors de la mise en œuvre du cycle de compressions suivantes.


 Amélioration de la libération des voies aériennes si la première insufflation ne fait pas monter la poitrine de la victime

2005 (nouveau)
    Lorsque les secouristes bénévoles pratiquent 2 insufflations, chacune d’entre elles doit faire s’élever la poitrine. Si la première insufflation ne fait pas monter la poitrine, le sauveteur devra refaire sa libération des voies aériennes (bascule prudente de la tête en arrière et élévation du cou) avant de tenter de pratiquer une seconde insufflation.

2000 (anciennement)
Bien que l’on enseigna aux secouristes que chaque insufflation devait faire s’élever la poitrine, aucune consigne ne leur était donnée quand a la conduite a tenir si les insufflations ne passaient pas.

Pourquoi ?
    L’objectif de ce changement est de donner des instructions claires pour les secouristes qui remarquent que leur première insufflation ne passe pas. Les insufflations sont très importantes  pour les enfants et bébés en arrêt ventilatoire qui habituellement ne respirent pas très bien avant leur arrêt cardiaque. Le sauveteur doit pratiquer 2 insufflations effectives (qui font s’élever la poitrine) . Si la poitrine ne s’élève pas après la première insufflation, l’amélioration de la libération des voies aériennes doit le permettre pour les suivantes. Le secouriste ne doit pas essayer de pratiquer plus de deux insufflations qui feraient monter la poitrine car il est important de démarrer les compressions thoraciques.


SIMPLIFIER LA CPR DU SECOURISTE BENEVOLE

Le contrôle de la circulation par le secouriste

2005 (nouveau)
    Après les deux premières insufflations, le secouriste doit immédiatement débuter les cycles de 30 compressions et de 2 insufflations. Il continuera compressions et ventilations jusqu'à l’arrivée de l’AED, jusqu'à ce que la victime réagisse ou que des professionnels prennent le relais.

2000 (anciennement)
    Après avoir pratique les 2 premières insufflations, le secouriste contrôlait les signes  de circulation (est-ce que la victime respire, tousse, ou bouge ?). S’il n’y avait pas de signes de circulation, on enseignait au secouriste de débuter les compressions thoraciques. Ils devaient alors vérifier chaque minute les signes de circulation.

Pourquoi ?
    En 2000, AHA arrêta de recommander aux secouristes de vérifier les pulsations parce que les bases de données statistiques montraient qu’ils ne pouvaient pas le faire efficacement en 10 secondes. Il n’y a donc aucune preuve que les secouristes peuvent contrôler avec fiabilité les signes de circulation, et cependant cela retarde les compressions thoraciques. Les secouristes bénévoles ne doivent donc pas vérifier les signes de la circulation ou interrompre les compressions sternales pour revérifier ces signes de circulation.


Pas d’insufflations sans compressions thoraciques

2005 (nouveau)
    Immédiatement après les deux premières insufflations, le secouriste doit commencer des cycles de 30 compressions pour 2 insufflations. Il ne devra jamais lui être enseigné les insufflations sans les compressions sternales (exception faite du Pediatric First Aid de l’AHA).

2000 (anciennement)
    Après avoir pratique les deux insufflations, le secouriste contrôlait les signes de circulation (respiration, toux, mouvements). Il lui était enseigne de pratiquer les insufflations sans compressions sternales à toutes les victimes présentant des signes de circulation m

Publié dans greps

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